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Barrage Cenne-Monestiés
Extérieur usine

PATRIMOINE INDUSTRIEL (Suite)

Ce développement s’appuyait sur l’eau particulièrement pure du Lampy, même si, à partir de 1741 et de la construction du barrage du Lampy, une partie des eaux de la rivière était captée pour alimenter le Canal du Midi, induisant une période de chômage chaque été (le barrage a été construit en 1885 pour pallier en partie cet inconvénient).
C’est ainsi que de 1758 à 1774, la manufacture du bas du village a été classée manufacture royale c’est-à-dire avec une autorisation d’exporter sa production.

 

Au début du 19ème siècle, quand Cenne et Monestiés fusionnèrent en une seule commune, il y avait 700 ouvriers dans le village et 500 autres venant des alentours, sans compter ceux qui tissaient à leurs domiciles.
Après le milieu du 19ème siècle, Cenne Monestiés manque la marche vers la modernisation de l’industrie des tissus, et l’effilochage s’est alors substitué à l’industrie drapière. Dans ces recycleries avant l’heure, on procédait à l’élimination du coton dans les chiffons à recycler, à l’essorage, l’effilochage, la coloration, le séchage puis l’emballage vers les usines à textiles.

 

Certaines usines ont alors diversifié leurs activités : sabots, épaulettes, enveloppes en papier carton … Le moulin d’Huc est l’illustration de ces évolutions : moulin farinier du 16ème au 19ème siècle, filature à partir de 1830, teinture et effilochage à partir de 1875, puis emballage papier carton depuis le début du 20ème siècle.
 

Parallèlement, 2 usines à chaux ont fonctionné pendant la première moitié du 20ème siècle, produisant une chaux très fine et très pure pour fabriquer des produits phytosanitaires puis du ciment industriel (Le Cammazou route de St Martin le Vieil et Salvetat route de Villespy)
Petit à petit, tout au long du 20ème siècle et en particulier pendant la période 1940/1970, en lien avec l’émergence des produits synthétiques, toutes ces usines ont arrêté leurs activités, à l’exception justement des cartonnages Carpentier Albigès du moulin d’Huc.

 

Au travers de cette histoire, on a pu compter une vingtaine d’usines sur la commune, listées ici de l’amont vers l’aval : Badens, la Mécanique du père, le Foulon, Lampyrique, Moulin Neuf, Moulin de l’Héritier, Moulin Battant, Moulin Roudet, Saint Pierre, La Batilleuse, la Filature, l’usine Bossieu, l’usine Cayre, l’usine Rouqueirol, l’effilochage Escourrou, la Manufacture, le Moulin d’Huc, et les 2 usines à chaux.
 

Les 3 cheminées qui se dressent encore dans le village (usine Bossieu, usine Cayre et filature Escourrou) témoignent concrètement de ce passé. Il reste aussi des bâtiments, pour la plupart transformés, que l’on peut encore découvrir : le moulin de St Pierre (chemin des moulins), la Filature (Grand-rue), les ruines de l’Usine Bossieu et l’Usine Cayre qui leur fait face (rue du Terme), l’usine Rouqueirol (chemin du paradis), la Manufacture (route de St Martin) et le moulin d’Huc…
Il reste aussi bien-sûr le barrage, avec ses 25 m de haut et 100 m de large, et sa retenue de 120 000 m3 sur 1 hectare et demi, magnifique ouvrage qui vient d’être renforcé et réhabilité.

 

Mais tous ces bâtiments ne sont pas les seules mémoires de cette histoire : la singularité sociale de notre village se rattache aussi à elle, à ce passé industriel qui est venu se loger au milieu d’un territoire rural.

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